Hypersensibilité à la douleur : pourquoi avez-vous "mal partout" ?
Introduction : cette douleur que les autres ne comprennent pas
"Ce n'est rien", "Tu es trop douillet(te)"... Si vous avez une grande sensibilité à la douleur, vous avez probablement déjà entendu ces phrases. Pourtant, votre douleur est bien réelle. La sensation d'avoir "mal partout", de réagir vivement à un petit choc ou de souffrir de douleurs chroniques sans cause médicale claire est une expérience déroutante.
Cette hypersensibilité n'est pas un signe de faiblesse. C'est un phénomène neurologique bien réel : votre système nerveux, probablement en état de stress chronique, a appris à sur-réagir et à amplifier les signaux de douleur.
1. La douleur, une opinion du cerveau, pas un fait
La douleur n'est pas une information qui remonte passivement de votre corps à votre cerveau. C'est une décision prise par votre cerveau pour vous alerter d'un danger potentiel. L'intensité de la douleur que vous ressentez dépend moins de la gravité de la blessure que de l'interprétation qu'en fait votre cerveau. Et cette interprétation est massivement influencée par votre état de stress.
1.1. La sensibilisation centrale : quand le système d'alarme s'emballe
Imaginez le système de la douleur comme l'alarme incendie de votre maison. Normalement, elle ne sonne qu'en cas de vrai feu. Mais si le système est déréglé, il peut se déclencher pour une simple bougie. C'est ce qu'on appelle la sensibilisation centrale. Un système nerveux autonome (SNA) en état d'alerte constant devient "sensibilisé". Il est sur le qui-vive, et son seuil de déclenchement de la douleur s'abaisse considérablement. Des sensations qui devraient être neutres sont alors interprétées comme dangereuses, et donc douloureuses [1].
1.2. Le stress, un amplificateur de douleur
Le stress chronique et l'anxiété agissent comme un amplificateur pour le signal de la douleur. Un cerveau en mode "survie" est à l'affût de tout ce qui pourrait mal tourner. Il va donc "monter le volume" de tous les signaux potentiellement menaçants, y compris les sensations corporelles. Une petite douleur peut ainsi devenir une grande souffrance, non pas parce que la lésion s'est aggravée, mais parce que le cerveau y prête une attention démesurée et angoissée [2].
Conclusion : pour soulager la douleur, il faut rassurer le cerveau
Si la douleur est une alarme déclenchée par un cerveau qui se sent en danger, la solution la plus efficace n'est pas d'essayer d'ignorer l'alarme, mais de convaincre le cerveau que le danger est passé. Il faut restaurer un sentiment de sécurité intérieure au niveau du système nerveux.
C'est l'approche fondamentale du Training Neuro Sensoriel. Cette méthode de rééducation, issue des travaux de Georges Quertant, ne vise pas à traiter une zone douloureuse, mais à rééquilibrer le système nerveux qui interprète et génère la sensation de douleur.
Le processus est simple et agit à la source :
- Le Bilan : En utilisant des diploscopes (appareils d'optique), un bilan fonctionnel permet d'objectiver le niveau d'alerte de votre système nerveux.
- La Rééducation : L'entraînement consiste en l'observation passive d'images-tests. Le cerveau, en prenant conscience de son propre dysfonctionnement, met en place spontanément des stratégies d'autorégulation pour retrouver son calme.
En apaisant l'état d'alerte du système nerveux, le Training Neuro Sensoriel aide à "recalibrer" le système de la douleur. Le seuil de déclenchement remonte à un niveau normal, et le cerveau cesse d'amplifier les signaux. La douleur chronique peut alors diminuer de manière significative, non pas parce qu'on a pris un antidouleur, mais parce que le système a cessé de la produire avec autant d'intensité.
Références
1: https://www.sfetd-douleur.org/la-douleur-chronique/ "Société Française d'Étude et de Traitement de la Douleur (SFETD). La douleur chronique."
2: https://www.lemonde.fr/sante/article/2021/11/22/la-douleur-chronique-une-maladie-qui-se-soigne-aussi-dans-la-tete_6103120_1651302.html "Le Monde. (2021, 22 novembre). La douleur chronique, une maladie qui se soigne aussi dans la tête."