Vertiges, étourdissements : quand le stress vous fait perdre pied

Introduction : la peur de perdre le contrôle

Cette sensation que le sol tangue, que les murs bougent, que vous allez tomber... Les vertiges et les étourdissements sont parmi les symptômes les plus déstabilisants et angoissants qui soient. Ils créent une peur viscérale, celle de perdre le contrôle de son propre corps. Le parcours médical est souvent long et frustrant : ORL, cardiologue, neurologue... pour finir par entendre la phrase : "Il n'y a rien d'anormal, c'est certainement lié à l'anxiété."

Cette conclusion, loin de rassurer, peut être vécue comme une invalidation. Pourtant, elle pointe vers la véritable origine du problème. Vos vertiges ne sont pas "dans votre tête", ils sont dans votre corps. Ils sont une manifestation physique et mesurable d'un système nerveux en état de crise.

1. L'équilibre : une symphonie à trois instruments

Notre capacité à nous tenir debout est une merveille de coordination neurologique. Notre cerveau, tel un chef d'orchestre, doit constamment intégrer et harmoniser les informations provenant de trois sources sensorielles :

  1. La Vision : Nos yeux nous situent par rapport à notre environnement et à la ligne d'horizon.
  2. Le Système Vestibulaire : Situé dans l'oreille interne, il est notre accéléromètre et notre gyroscope, détectant les mouvements de la tête.
  3. La Proprioception : Un réseau de capteurs dans nos muscles et articulations (notamment le cou et les pieds) indique au cerveau la position de chaque partie de notre corps.

L'équilibre est parfait lorsque la symphonie est harmonieuse. Le vertige survient lorsque l'un des instruments joue une fausse note, ou lorsque le chef d'orchestre est trop "stressé" pour bien diriger.

2. Le stress : le chef d'orchestre qui panique

Un état de stress chronique ou d'anxiété agit comme un bruit de fond assourdissant qui empêche le cerveau de bien faire son travail de chef d'orchestre. Il perturbe la symphonie de l'équilibre de plusieurs manières.

2.1. Le conflit visuo-vestibulaire

Un système nerveux en mode "survie" est un système hypervigilant. Vos yeux, inconsciemment, balaient l'environnement en permanence à la recherche d'un danger. Ce "scan" visuel constant envoie à votre cerveau des informations de mouvement. Mais en même temps, votre oreille interne lui dit que vous êtes immobile. Votre cerveau reçoit deux messages contradictoires : "ça bouge" (yeux) et "ça ne bouge pas" (oreille interne). Incapable de résoudre ce paradoxe, il peut générer une sensation de "tête qui tourne" ou d'instabilité [1].

2.2. Les tensions musculaires, le troisième musicien discordant

Le stress entraîne des contractions musculaires réflexes, surtout au niveau de la nuque et des trapèzes. Ces muscles tendus en permanence envoient des informations proprioceptives altérées au cerveau. Le cerveau peut interpréter ces tensions comme un signe que la tête est mal positionnée, ajoutant une troisième information contradictoire au chaos sensoriel. C'est souvent pour cela que les personnes souffrant de vertiges fonctionnels ont également des douleurs cervicales.

2.3. La boucle infernale de l'anxiété anticipatoire

Le premier épisode de vertige est traumatisant. Il laisse une empreinte de peur. Le cerveau commence alors à anticiper la prochaine crise. Cette anxiété anticipatoire est un puissant stresseur qui augmente l'état d'hypervigilance, les tensions musculaires, et donc la probabilité d'un nouvel épisode. On entre alors dans un cercle vicieux où la peur du vertige devient la cause principale du vertige. Cette peur peut mener à l'évitement de lieux publics, à l'agoraphobie, et à un isolement social majeur [2].

Conclusion : ré-accorder son système nerveux pour retrouver l'équilibre

Comprendre que vos vertiges sont le fruit d'un "bug" de traitement de l'information par un cerveau surchargé est libérateur. Cela signifie que la solution ne réside pas dans le fait de "se raisonner", mais dans le fait de calmer le système nerveux pour qu'il puisse à nouveau traiter les informations sensorielles de manière cohérente.

C'est l'approche fondamentale du Training Neuro Sensoriel. Cette méthode de rééducation neurosensorielle est particulièrement pertinente pour ce trouble, car elle agit directement à la source du conflit, en utilisant le canal visuel pour ré-harmoniser l'ensemble du système.

En restaurant un état de sécurité physiologique, le Training Neuro Sensoriel permet de :

  • Apaiser l'hypervigilance : Le regard se stabilise, le "scan" permanent cesse. Le conflit entre les informations visuelles et vestibulaires diminue drastiquement.
  • Détendre les tensions profondes : Un système nerveux calme permet un relâchement des muscles chroniquement contractés, notamment au niveau cervical. Les informations proprioceptives redeviennent fiables.
  • Briser la boucle de la peur : En faisant l'expérience d'un état de calme et de stabilité pendant les séances, le cerveau "désapprend" l'association entre certaines situations et le danger de vertige. La confiance dans son propre corps est progressivement restaurée.

Le résultat est une diminution significative de la fréquence et de l'intensité des crises. Vous retrouvez la liberté de vous déplacer sans peur, de reconquérir les espaces que vous évitiez. Vous ne subissez plus votre équilibre, vous le retrouvez, en commençant par celui, plus fondamental, de votre système nerveux.

Références

1: https://sante.lefigaro.fr/sante/symptome/vertiges/quand-faut-il-sinquieter "Le Figaro Santé. Vertiges : quand faut-il s'inquiéter ?."

2: https://www.cairn.info/revue-l-information-psychiatrique-2012-1-page-49.htm "Cairn.info - Revue "L'information psychiatrique". (2012). Le vertige paroxystique positionnel bénin (VPPB) et ses comorbidités psychiatriques."