TDAH : quand être "à fleur de peau" est une réalité neurologique

28 oct.

Introduction : une sensibilité souvent incomprise

On associe le TDAH à l'agitation et aux difficultés de concentration. Mais pour beaucoup, le cœur du problème est une sensibilité exacerbée, une sensation d'être "à fleur de peau". C'est être submergé par l'émotion d'un film, irrité par le frottement d'un vêtement, ou incapable de se concentrer à cause d'un bruit de fond que personne d'autre ne semble remarquer.

Cette hyper-réactivité n'est ni un caprice, ni un défaut de caractère. C'est une caractéristique neurologique centrale du TDAH, le résultat d'un cerveau qui traite le monde différemment, avec un système nerveux qui peine à moduler le volume des informations entrantes.

1. Un cerveau qui perçoit tout, tout le temps

Le TDAH n'est pas un "déficit" d'attention, mais plutôt une difficulté à diriger et à filtrer l'attention. Le cerveau est comme une antenne parabolique captant toutes les chaînes en même temps, sans pouvoir en sélectionner une seule. Ce phénomène est intimement lié à un dérèglement du système nerveux autonome (SNA), qui maintient le corps dans un état de vigilance élevé.

1.1. La surcharge sensorielle : un bombardement permanent

Quand le système nerveux est en mode "alerte", il abaisse ses filtres sensoriels pour détecter le moindre danger potentiel. Pour une personne avec un TDAH, cela signifie que le quotidien devient un champ de mines sensoriel :

Les sons ambiants ne sont pas mis en sourdine et viennent parasiter la pensée.
Les lumières artificielles peuvent paraître agressives et fatigantes.
Les contacts physiques légers ou les textures de certains habits peuvent être perçus comme désagréables, voire insupportables.

Cette surcharge constante est une source majeure de fatigue et d'irritabilité [1, 2].

1.2. L'hyper-réactivité émotionnelle : des montagnes russes intérieures

La gestion des émotions est une tâche complexe qui demande beaucoup de ressources au cerveau. Or, un cerveau déjà occupé à gérer un flot incessant d'informations sensorielles est beaucoup moins disponible pour moduler une réponse émotionnelle. Les émotions sont alors vécues de manière brute, entière, sans filtre. Une petite contrariété peut déclencher une grande frustration, une bonne nouvelle un enthousiasme débordant. Cette "dysrégulation émotionnelle" est une conséquence directe de l'état de surcharge neurologique [3].

Conclusion : comment retrouver un filtre intérieur ?

Vivre en étant constamment bombardé par les stimuli du monde est épuisant. Pour retrouver un sentiment de calme et de contrôle, il ne s'agit pas de "s'endurcir", mais d'aider son système nerveux à mieux réguler le flux d'informations.

C'est la proposition du Training Neuro Sensoriel. Cette méthode, issue des travaux de Georges Quertant, s'adresse directement aux mécanismes de régulation de notre système nerveux.

Le processus est non-invasif et ne demande pas d'effort de concentration :

1. Le Bilan : En utilisant des diploscopes (appareils d'optique), un bilan fonctionnel permet d'objectiver le dérèglement du système nerveux à travers la perception visuelle du patient.

2. La Rééducation : L'entraînement se fait par l'observation passive d'images-tests. Le cerveau, en percevant son propre dysfonctionnement, met en place spontanément des stratégies d'autorégulation pour corriger la perception et, par conséquent, son propre équilibre.

En restaurant un fonctionnement plus harmonieux du système nerveux, le Training Neuro Sensoriel permet d'augmenter la capacité du cerveau à filtrer les informations non pertinentes. Il ne change pas la nature du TDAH, mais il offre un soulagement concret : le bruit de fond s'estompe, les émotions deviennent moins submergeantes, et l'énergie mentale est préservée. La vie quotidienne devient tout simplement moins fatigante.